La crise de la conscription

Histoire 5035-2

La loi et les réactions des Canadiens

Travail présenté à

Serge Fortin

Par

Myriam Gingras Paquette

Centre Ste-Croix

(Vendredi, le 20 mars 2009)

préface

Au commencement de la grande guerre, l’empire Britannique fait appel à ses sujets canadiens d’une contribution militaire. Le Canada devait défendre les intérêts de la Grande-Bretagne menacé par la triple alliance. Le gouvernement canadien lance des campagnes de recrutement afin de solliciter l’appui des canadiens. Plusieurs bataillons sont formés et envoyé sur les fronts. L’enrôlement volontaire diminue et le besoin immédiat de combattants pousse Sir Robert Laird Borden à imposer la loi du service militaire forcé au pays. Comment, malgré le fait que les canadiens-Français s’opposent à la conscription, monsieur décide tout de même à passer la loi et comment ont réagie les Canadiens lors de cette mesure d’allégeance à la demande de l’autorité britannique et du fédéral. À mon avis, les canadiens-français devaient tenir leurs points en dépit de la gravitée de la situation.

L’avènement de la loi

En premier lieu nous allons observer pourquoi le gouvernement Canadien est venu à prendre une telle décision pour l’état. Quand la guerre débutant en août 1914, les canadiens ce présentaient exprimant leur fidélité envers l’empire. Ce lancer dans l’armer était bien vu de tous. L’engagement devait prendre fin à noël mais 3 ans plus tard elle persistait encore. Suite au forte critique des journaux canadien au sujet du projet du service militaire tel l’action catholique, La patrie, Le canada, L’événement, Le bien public, La presse etc.… mais surtout Le devoir, dirigé et édité par le nationaliste, pacifiste et l'anti-conscriptioniste, Henri-Bourassa, apporta réflexion à l’intérieur du Canada. L’enrôlement et le volontariat diminuai au pays puisque la guère dans lequel on voulait que le Canada s’implique défendait essentiellement les intérêts de l’Angleterre détriments des intérêts du dominion. Cela reflète bien la position des Canadiens-Français face à l’impérialisme Britannique. Les Canadiens-Français réalisaient qu’ils utilisaient leur pouvoir d’agir pour venir en aide à ceux qui les persécutent. Selon Lavergne, les Canadiens français n’avait pas le devoir de participer a la guerre ;

«Si nous devons conquérir nos libertés, c'est ici que nous devons rester. Ce n'est pas dans les tranchées des Flandres que nous irons conquérir le droit de parler français en Ontario si nous n'avons pu l'obtenir ici, nous qui avons conservé le Canada à l'Angleterre quand les marchands anglais de Québec fuyaient à l'île d'Orléans...»[1] Il ajoute aussi

«Comme disait ma défunte tante, mordu par un chien ou mordu par une chienne, c'est tout pareil.» 1

Il était du pareil au même de se faire piéger par la Grande Bretagne ou par l’Allemagne. Lorsque le parlement dit à Lavergne qu'il est protégé par l'immunité, il réplique:

«Je renonce à mon immunité parlementaire. Qu'on m'arrête si l'on veut, pour haute trahison. Entre la haute et la basse trahison, je choisis la haute!» 1

Ce genre de discoure éveilla le nationalisme des Canadiens-Français. De plus, le canadianisme était maltraité par une assimilation totale de la civilisation anglo-saxonne. À mon avis, puisque les Canadiens-Français étaient déchiré par l'appel de la mère patrie et celle du patriotisme, ils ressentaient maintenant le besoin de défendre leur idéo par l’intermédiaire du refus à l'enrôlement.

L’autocratie imposée

Le premier ministre, Sir Robert Borden, s’était engagé à éviter le service obligatoire puisque le nombre de volontaire était celui espéré. Il semblait pouvoir tenir parole lorsqu’il affirmait en chambre à la mi-janvier 1917

«…Parlant pendant les deux ou trois premiers moi de la guerre, j’ai clairement faite comprendre a la population que nous n’entendions pas d’établir la conscription, je le déclare de nouveau explicitement…»[2]

Mais en même temps il instaurait un projet de Service national qui était en réalité un recensement des hommes disponible au pays. A son retour de la conférence impériale de Londres, il place les canadiens devant un fait accompli avec le serment donné d’une contribution de 500 000 militaires Canadiens

«… Nous avons maintenant un corps d’armée au front, et c’est le devoir du Canada de maintenir ce contingent au complet. C’est l’intention du gouvernement de le faire et c’est pour cela que la loi du service militaire va être passé…»[3].

Il était d’avis que la guerre est une occasion de prouver au monde entier particulièrement à la Grande-Bretagne que le Canada est une grande nation. Il était prêt à tout sacrifier, la paix sociale, l’unité de la nation, la vie de milliers d’hommes et même son titre. Je crois qu’il aurait pu défendre premièrement l’intérêt du Canada et de ses efforts déjà fourni.

Sir Wilfrid Laurier, chef du parti libéral, s'y opposait farouchement ;

« Dans le Québec on ne respecterait pas cette loi et qu’on ne s’y soumettrait pas à moins qu’il n’y ait référendum ou élection général» [4]

Le projet de loi devait être décidé par le peuple. Monsieur Borden lança donc les élections. Comme chaque homme public chargé de s’occuper de sa politique, il s'assura des votes en enlevant le droit de vote au citoyens nés dans un pays ennemi, l’accordai aux femmes mariée a un soldat et aux infirmières militaires. Le 24 juillet la conscription est voté et appliquée. Selon moi, d’âpres les faits monsieur Borden agissait d’une manière opportuniste. Toutes les provinces Canadienne ont votés en faveur de la conscription sauf au Québec ou plus de 70% on voté contre. Le Québec n’occupant qu’un tiers de la population ne pu faire majorité dans ce scrutin.

LES PERCEPTIONS DIVERGEANTES DES CANADIENS

Selon plusieurs, tels que Henri-Bourassa, le premier ministre de l’époque bafouait ouvertement les droits légitimes des citoyens. Appliquant ainsi la conscription, il faisait preuve d’autocratie. De cette façon, plusieurs considèrent ses agissements comme une violation dangereuse du principe d’autonomie militaire de la confédération, menaçant la paix sociale et divisant à coup sur le pays;

«Au nom de la religion, de la liberté, de la fidélité au drapeau britannique, on adjure les canadiens-français d’aller combattre les Prussiens d’Europe. Laisserons-nous les Prussiens de l’Ontario imposer en maitre leur domination en plein cœur de la confédération canadienne à l’abri des drapeaux et des institutions britanniques.» [5]

En fait, parmi les canadiens-anglais, une minorité, progressistes, était d’avis qu’il fallait prioritairement défendre l’unité du Canada. Pour Murray :

«Les Canadiens, habitués a un gouvernement arbitraire, sont un peuple moral, industrieux et frugal, des hommes qui, grâce au traitement juste et doux qu’ils ont trouvés de la part des officiers militaires de sa majesté qui ont gouvernés ce pays jusqu’à l’établissement du gouvernement civil ont fort bien surmontés l’antipathie naturelle qu’ils éprouvaient envers leurs conquérants.»[6]

Durant et longtemps âpres la guerre (encore aujourd’hui), les canadiens-anglais ont reprochés aux canadiens-français leur refus général de s’enrôler dans la milice. D’autre part, les canadiens-français, ainsi que plusieurs anglais, considèrent que : «Le sacrifice des Canadiens n’est envisageable que dans la mesure où le Canada agirait comme pays déjà indépendant, délivré de sa tutelle coloniale.» Ainsi, le refus d’aller combattre était légitime, autant pour les Canadiens que pour les Québécois. Ce qui démontre, quand fait, les intérêts communs des canadiens étaient simplement exprimés et perçus différemment par les deux peuples fondateurs du Canada.

Henri-Bourassa, des ses débuts a supporté le combat pour l’autonomie complète du Canada ; déjà le 12 mars 1901, en tant que député libéral du conté de Labelle, s’adressait à la chambre des communes de la façon suivante :

« Je crois que c'est notre droit et notre devoir, à nous députés d'un peuple britannique autonome, d'exprimer une opinion et d'offrir des suggestions sur tout ce qui peut atteindre les parties vitales de la puissance britannique pourvu que cette intervention n'affaiblisse en rien notre liberté d'action et notre autonomie absolue[...] Je ferai observer aux députés de cette Chambre que si le Canada ne veut pas être considéré par le gouvernement britannique comme un simple champ d'exploitation profitable, il est grand temps que nous sachions nous faire respecter non seulement sur les champs de bataille, mais aussi dans les conseils de Sa Majesté.»

Malgré tout, en observant les chiffres de façon pondérée, il est vrai que les canadiens-français n’étaient pas trop enclins à aller sacrifier leurs vies au bénéfice de la Grande-Bretagne tout en nuisant à leur propre cause. Mais qu’en est-il de la participation des canadiens en général? On sait qu’il y a environ 32 000 canadiens-français qui sont allés à la guerre (volontaires et conscrits ) sur un total d’environ 600 000 hommes, dont presque 300 000 bretons. Ce qui représente à peu près 12% des canadiens nés et partis du Canada. Déployant 5% de leurs hommes contre 7.5% pour le reste du Canada. De ce point de vue, les canadiens en général (excluant les natifs d’Angleterre ) étaient pratiquement aussi réticents que les canadiens-français pour aller outre-mer combattre les Prussiens d’Europe.

LES MANIFESTATIONS

Le 28 mars 1918

À St-Roch, Joseph Mercier, 23 ans, est arrêté par les spotters alors qu’il avait une exemption. Au courant de cette nouvelles 2000 manifestants ce réunissent autour du poste de police afin de réclamer justice. Les spotters s’enfuient.

Le 29 mars 1918

En début de soirée, 3000 personnes, bombardent des projectiles sur les bâtiments du Chronicle et de l' Événement, des journaux connus pour leur position proconscriptionniste. Pendant ce temps, Il y avait 15,000 personnes en train de manifester sur la rue Saint-Jean et la place d'Youville

Le 30 mars 1918

Borden, mécontent des derniers événements, décide d'envoyer des renforts à Québec. Plusieurs personnes sont blessées.

Le 31 mars 1918

Les 2000 soldats anglophones du général Lessard commencent à arriver par trains. Celui-ci décide d'installer son quartier général au Château Frontenac. Le soir, un rassemblement a lieu à la place Jacques-Cartier. Bien que souffrant d'une forte fièvre, Armand Lavergne décide de s'y rendre et parvient à calmer les manifestants. Il leur promet entre autres que les spotters seront renvoyés et que l'armée ne patrouillera pas dans les rues le lendemain. Il a reçu cette assurance de l'officier Harold Machin, envoyé à Québec à titre d'enquêteur du gouvernement fédéral.

Le 1 avril 1918

Malgré les promesses de Lavergne, l'armée commence à patrouiller dans les rues dès le matin. Lavergne rencontre Lessard au Château Frontenac. Celui-ci lui dit qu'il n'a rien promis et qu'il est maintenant temps d'utiliser la force pour rétablir l'ordre. Le major Mitchell fait alors installer une mitrailleuse au coin des rues Saint-Vallier, Saint-Joseph et Bagot où la foule a finalement abouti. Il crie en anglais aux gens de se disperser, mais, comme ils n'obtempèrent pas, il fait tirer. Il y a quatre morts. Quant aux blessés, il y en a eu au moins 70. 62 personnes sont arrêtées au cours de la nuit. 58 d'entre elles sont relâchées au cours des jours suivants.

L’enquête du coroner

Le 13 avril, les conclusions de l'enquête sont rendues publiques. Les victimes n'ont pris aucune part aux troubles. Elles se sont tout simplement trouvées au mauvais endroit au mauvais moment. Les soldats qui ont tiré sont disculpés, Les troubles sont dus au manque de jugement des policiers fédéraux, les spotters, qui ont arrêté des gens sans raison valable et qui ont ainsi mis le feu aux poudres. Les familles des victimes, bien qu'ayant fait une demande, n'ont jamais été indemnisées.

Conclusion

Aucune étude n’aura pu être exhaustive sans prendre en considération le revers de la médaille. Les canadiens-anglais estiment toujours que la participation des troupes canadiennes-françaises à la Première Guerre Mondiale, fut indéniablement faible. Néanmoins, on constate qu'une grande partie des effectifs de l'armée canadienne de l'époque étaient natifs de la Grande-Bretagne, ayant à cœur la défense de leur mère-patrie. Les effets de la conscription eurent bien sûr des conséquences tragiques au Québec, car les émeutes de 1918 coûtèrent la vie à des citoyens. Tout cela en conséquence directe des reproches du Canada anglais devant l'inaction des francophones, le Québec tout spécialement visé. Si l'on prend une perspective plus générale, on peut constater que le manque de communication entre les races au Canada quant aux intérêts à défendre, l'absence d'éléments conciliateurs et la nature divergente des nationalismes furent aussi des facteurs déterminant dans ce développement de haine entre francophones et anglophones pendant la guerre. Le paroxysme des affrontements de 1917-1918 ne connut jamais d'égal au cours des années suivantes. La douloureuse expérience de la Grande Guerre a-t-elle servit de leçon 20 ans plus tard, étant donné une seconde crise de la conscription?

Note :

Elizabeth H. Armstrong, Le Québec et la crise de la conscription. 1917- 1918, Montréal, V.L.B Éditeur, 1998.

Henri-Bourassa, Le devoir, Hier, aujourd’hui, demain, 1916, page 67.

*http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/collaborations/8312.html

*http://fr.wikipedia.org/wiki/
*http://archives.radio-*canada.ca/politique/partis_chefs_politiques/clips/15622/

*http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=f1SEC852840

*http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/collaborations/8312.html

*informations diverses tirés des archives nationales.

[1] http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/collaborations/8312.html

[2] http:/www.pcq.qc.ca/dossier/pcq/politique

[3] le devoir, 17 novembre 1917, page 8

[4] Henri-Bourassa, Le devoir, 20 avril 1915

[5]Henri-Bourassa, Le devoir, Hier, aujourd’hui, demain, 1916, page 67

[6] http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/collaborations/8312.html

La crise de la conscription Par Myriam Gingras

Partager cet article